• Primaire : début de « désobéissance pédagogique »



    154 enseignants du primaire s'apprêtent à mettre en ligne une lettre ouverte à Xavier Darcos pour dénoncer la réforme qu'il a initiée. Sur leur blog, ces professeurs d’une trentaine de départements, syndiqués ou non, argumentent notamment sur « les raisons profondes de leur refus d’appliquer réglementairement le dispositif de l’aide personnalisée » aux devoirs après les cours.

    Ils s'inscrivent dans la lignée d'Alain Refalo. Cet instituteur de l'école Jules Ferry de Colomiers, près de Toulouse, est le premier à avoir appelé à la « désobéissance pédagogique ». Pour avoir refusé de mettre en place les deux heures hebdomadaires de soutien et les avoir remplacées par des activités théâtrales, il s'est vu retirer deux journées de salaire par semaine.

    Par ailleurs, en fin de semaine dernière, une délégation du Snuipp, premier syndicat du primaire, de SUD éducation, de la CGT et de la Confédération nationale du travail (CNT) a remis à l’inspecteur d’académie de Paris 280 lettres d’enseignants «désobéissants», qui refusent d’appliquer la réforme du primaire. Selon les protestataires, 600 professeurs des écoles de la capitale - sur 7600 au total, dont 5500 devant des classes - ne mettent pas en place les deux heures d’aide individualisée.

    Au total, selon Alain Refalo, 1300 professeurs des écoles ont déjà adressé des lettres individuelles et collectives à leurs inspecteurs de circonscription et plusieurs milliers refusent d'assurer les heures de soutien.

    Sources : AFP, Libération, le Parisien, Sud-Ouest, la Dépêche, Europe 1, lMarianne2.fr, MediaPart

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  • La nouvelle formation des maîtres
    Communiqué de presse - Xavier Darcos 15/01/2009


    Dans sa volonté de revaloriser le métier de professeur, le Président de la République a décidé de rénover la formation des maîtres par une reconnaissance universitaire de niveau Master et une rémunération de début de carrière correspondant à ce niveau de qualification plus élevé.

    Les enseignants français bénéficieront désormais d’une formation universitaire comparable à celle de l’ensemble de leurs collègues européens au terme de cinq années d’études. L’enjeu de cette réforme est qualitatif : une meilleure qualité de la formation des futurs enseignants  pour assurer une meilleure qualité de l’enseignement délivré à nos élèves.

    Dans le même temps, le ministère de l’Éducation nationale, employeur de ces enseignants, a décidé de mettre en place dès la session 2010 de nouveaux concours de recrutement pour les professeurs des écoles, les professeurs des lycées et collèges et les conseillers principaux d’éducation. Il manifeste ainsi sa pleine confiance dans les universités pour qu’elles assurent la formation de tous les professeurs.

    Après avoir intégré les instituts universitaires de formation des maîtres, les universités assumeront désormais pleinement la responsabilité de la formation des maîtres sur 5 années. Elles proposeront leurs projets de Master d’ici au 15 février. L’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) les évaluera d’ici au 15 avril pour une habilitation qui permettra aux étudiants de s’inscrire dans des nouveaux Masters (M2) préparant aux concours dès la rentrée 2009.

    Dans le prolongement de la charte signée avec la Conférence des présidents d’universités (C.P.U.) et la Conférence des directeurs d’institut universitaire de formation des maîtres (C.D.I.U.F.M.) , le ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, ont arrêté les conditions de la mise en œuvre de la réforme :

    • Des mesures transitoires sont aménagées à l’intention des étudiants déjà engagés dans la préparation aux concours.
      Par dérogation aux dispositions prévoyant le recrutement au niveau Master, les candidats non inscrits en M2 ou ne justifiant pas d’un master, mais ayant été présents aux épreuves d’admissibilité des concours organisés en 2009, pourront se présenter aux concours organisés au titre de la session 2010.

      En outre, et en accord avec la C.P.U, les ministres demandent aux universités de valider tout ou partie du M1 pour les étudiants ayant préparé les concours :
      - Les candidats admissibles aux concours 2009 pourront s’inscrire en M2 en septembre 2009 sans avoir à justifier d’un M1.
      - Les candidats présents aux épreuves, titulaires d’un M1, mais non admissibles, pourront s’inscrire en M2 en septembre 2009.
      - La validation partielle d’un M1 pour les candidats présents aux épreuves d’admissibilité sera appréciée au cas par cas, selon l’évaluation de leur parcours par les commissions d’équivalence des universités.

    • Après discussion avec les organisations étudiantes et notamment l’UNEF, un dispositif de bourses complémentaires aux bourses sur critères sociaux déjà existantes permettra désormais de favoriser la promotion sociale et la poursuite d’études vers les métiers de l’enseignement.
      Les étudiants inscrits en deuxième année des masters préparant aux métiers de l’enseignement et de la formation et qui prendront l’engagement de se présenter aux concours de l’enseignement  ont naturellement accès à l’ensemble des bourses sur critères sociaux et aides au mérite du ministère de l’Enseignement supérieur.

      Mais ils bénéficieront en outre de deux dispositifs complémentaires :
      - Afin d’attirer dans le métier d’enseignant les étudiants les plus motivés, 12 000 bourses sur critères académiques, calculées en fonction du revenu fiscal de référence des familles (jusqu’à 60 000 euros annuels), seront attribuées pour l’année de M2 aux meilleurs étudiants de M1. Le  montant maximum de ces bourses pourra atteindre 2 500 euros.
      - En outre, pour favoriser la promotion et la diversité sociale et la poursuite d’études des étudiants des familles modestes qui se destinent à devenir enseignant mais qui ne relèvent pas des bourses sociales existantes, les étudiants ayant droit d’une bourse à caractères sociaux de montant échelon 0 (exonération des droits d’inscription et de sécurité sociale) bénéficieront d’une bourse complémentaire de 1 449 euros annuels.
      Enfin, 5 000 postes d’assistants d’éducation seront réservés aux étudiants de M2 inscrits aux concours de recrutement et 4 000 postes seront réservés aux étudiants souhaitant se destiner au métier d’enseignant inscrits en M1.

    • La formation des enseignants comprendra désormais un volet à caractère professionnalisant offrant aux étudiants une première connaissance concrète du métier avant de passer les concours.

      Le volume et la nature des stages indispensables à une véritable formation professionnelle ont été précisés.
      Au cours de la 1ère année de Master, des stages d’observation pourront être offerts aux étudiants dans le cadre d’une convention avec le ministère de l’Éducation nationale.
      Au cours de la seconde année de Master, les candidats aux concours pourront effectuer deux types de stage dans tous les types d’établissement scolaire par convention avec le ministère de l’Education nationale :
      - des stages d’observation et de pratique accompagnée non rémunérés, « filés » (3 heures par semaine pendant tout le semestre) ou « groupés » (2 à 3 semaines au cours du semestre).
      - des stages en responsabilité proposés aux candidats admissibles ou non. D’une durée maximale de 108 heures, ces stages donneront lieu à une gratification. Un étudiant effectuant un stage d’une centaine d’heures se verra ainsi indemnisé à hauteur de 3 000 euros environ.

      50 000 lieux de stages d’observation et de pratique accompagnée seront offerts aux étudiants.
      40 000 stages en responsabilité seront offerts aux étudiants.

    • La commission nationale d’évaluation de la formation des maîtres assurera le suivi de la mise en œuvre de cette réforme, tant pour le volet formation que pour le volet recrutement. Son expertise et ses recommandations permettront les adaptations nécessaires à la réussite d’une réforme fondamentale pour l’ensemble du système éducatif.

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  • Premières précisions sur la carte scolaire 2009



    12.500 postes, essentiellement des enseignants, seront supprimés à la rentrée prochaine dans les écoles, collèges et lycées publics. Ces suppressions font partie des 13.500 prévues dans la loi de finances 2009, adoptée définitivement par le Parlement mercredi. Les autres sont à la charge de l'enseignement privé sous contrat.

    Selon le ministère, les suppressions de postes dans l'enseignement public seront « intégralement compensées par des mesures de démographie, de réaffectation d'enseignants devant classe et par la réduction du nombre de postes aux concours. Le face-à-face avec élèves ne sera pas affecté. »

    Dans le détail, d'après l'AFP qui a obtenu une copie du projet, 500 postes seront créés dans le primaire. La suppression de 3000 postes de Rased, réaffectés devant classe, est confirmée. Dans le secondaire, 2027 postes de titulaire sont supprimés au titre de la baisse démographique du nombre d'élèves (-10.400). 3000 emplois dans le corps des remplaçants et 1000 emplois de stagiaires disparaissent. Enfin, 1000 enseignants « mis à disposition » par l'Education nationale dans d'autres structures seront réaffectés devant élèves. En revanche, 500 emplois sont créés pour les établissements dans les zones les plus défavorisées.

    Les suppressions les plus nombreuses interviendront dans les académies de Versailles, Créteil et Lille, avec respectivement 672, 592 et 509 postes en moins. Les académies les moins touchées sont Grenoble et Rennes.

    Sources : La Gazette des communes, le Blog Finance, nouvelObs.com, AFP, AEF 

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