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  • Publié le 05/12/2008 à 15:45 Le Point.fr
    Un portail Internet et un livret pédagogique pour enseigner la Shoah

     

     

    A partir du site Web, une base documentaire comprenant informations, documents d'archives et photographies sur l'histoire des 11.400 enfants juifs déportés de France, développée par le Mémorial à partir des archives de Serge Klarsfeld, va désormais être accessible aux enseignants © Capture d'écran du site shoah education



    Enseigner la Shoah à l'école. C'est la question délicate sur laquelle Nicolas Sarkozy a dû reculer en juin dernier , après que sa proposition de faire parrainer un enfant mort de la Shoah par chaque élève de CM2 eut suscité un vent de polémiques . Xavier Darcos avait alors réduit ses ambitions à la suggestion de privilégier la "thématique des enfants victimes". Dans ce contexte, le ministre de l'Éducation a présenté ce vendredi lors d'une visite au Mémorial de la Shoah, à Paris, de nouveaux outils pour l'enseignement de l'Holocauste en CM2. Accompagnée de Simone Veil, ancienne ministre, déportée à Auschwitz, et de Serge Klarsfeld, président de l'association des Fils et Filles de déportés juifs de France (FFDJF), le ministre en a profité pour rappeler la "dimension universelle" de l'enseignement de la Shoah et son "importance dans la formation d'esprits libres et tolérants".

    Le ministère a donc conçu pour les enseignants un portail Internet et un livret pédagogique, "Mémoire et histoire de la Shoah à l'école", qui va être prochainement diffusé dans les écoles. À partir du site Web www.shoah.education.fr , une base documentaire comprenant informations, documents d'archives et photographies sur l'histoire des 11.400 enfants juifs déportés de France, développée par le Mémorial à partir des archives de Serge Klarsfeld, va désormais être accessible aux enseignants, "sur identification" et "à des fins exclusivement pédagogiques", selon le ministère.

    "Une finalité civique" (Xavier Darcos)

    Ces choix ont été faits à partir des recommandations du rapport d'Hélène Waysbord-Loing, présidente de l'association de la Maison d'Izieu. Celle-ci proposait de définir la thématique des enfants comme l'approche privilégiée pour enseigner en CM2 l'histoire de l'extermination des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Il s'agissait alors d'aborder le sujet par l'étude en classe d'un nom, d'un visage, d'un parcours, pour évoquer principalement la vie des enfants jusqu'à leur déportation, en rappelant aussi l'histoire des enfants sauvés et celle des "Justes", ceux qui les ont aidés.

    Cette réflexion, voulue par Xavier Darcos, faisait suite à une demande du président Nicolas Sarkozy formulée en février lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Mais, le rapport Waysbord-Loing n'avait toutefois pas retenu l'idée de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" de l'un des 11.400 enfants juifs de France déportés à "tous les enfants de CM2", idée qui avait rencontré de nombreuses critiques. Des psychologues, des enseignants, des parents d'élèves et Simone Veil elle-même avaient alors mis en garde contre les "risques psychologiques" qui pourraient résulter d'une telle démarche pour un enfant de 10 ans.

    En juillet dernier, dans une instruction ministérielle, Xavier Darcos avait déjà repris les principales orientations du rapport Waysbord. "Inscrit dans sa dimension historique, l'enseignement de la Shoah a une finalité civique et répond à une obligation morale", a-t-il alors souligné, ajoutant que les écoliers "seront ainsi amenés à une première compréhension de la notion de crime contre l'humanité ainsi qu'à celle de droits humains universels ".

     


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